Le premier ministre Pedro Sánchez a annoncé une décision capitale : l’Espagne mettra fin à son programme Golden Visa. Une initiative qui accordait la résidence aux investisseurs étrangers en échange d’un investissement immobilier de 500 000 euros. Cette démarche vise à endiguer la spéculation endémique qui sévit dans plusieurs villes espagnoles.
La fin du Golden Visa, une réforme essentielle
Le gouvernement espagnol a divulgué son intention de mettre un terme à ce programme de visa, qui accordait des permis de séjour aux citoyens non membres de l’union européenne, dès qu’ils investissaient au moins 500 000 euros dans l’immobilier. Depuis son instauration en 2013, environ 10 000 visas de ce type ont été délivrés, selon associated press.
Une lutte contre la spéculation
Cette décision gouvernementale vise à contrer les « investissements spéculatifs » dans le secteur immobilier, entravant ainsi l’accès au logement pour de nombreux jeunes et familles. Le premier ministre souligne que cette mesure sera approuvée lors du conseil des ministres.
Un contexte économique et social
Initié en 2013 dans un contexte économique difficile, le programme visait à attirer des capitaux étrangers. Cependant, la concentration des investissements dans les grandes villes, a exacerbé les problèmes d’accessibilité financière au logement. Notamment :
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- Barcelone,
- Madrid,
- Malaga,
- Alicante,
- Valence,
- îles Baléares.
Un impact sur la jeunesse espagnole
Les prix de l’immobilier en hausse ont aggravé les difficultés d’accès au logement, en particulier pour les jeunes confrontés à des taux de chômage élevés. L’âge moyen auquel les jeunes espagnols quittent le foyer parental a grimpé à 30 ans, dépassant la moyenne de l’UE de 26 ans, selon l’OCDE.
Conséquences de la fin au programme Golden Visa sur le marché locatif
La tension sur le marché immobilier a rendu ardu pour les résidents de ces grandes villes de trouver un logement décent. Les prix moyens des loyers ont augmenté de 40 % au cours de la dernière décennie, tandis que les salaires des jeunes ont connu une croissance inférieure à 10 %, selon les données de l’OCDE.
Perspectives d’avenir
Malgré la fin du programme Golden Visa, l’Espagne continuera d’attirer des étrangers grâce à son visa pour nomades numériques, instauré l’année précédente. Contrairement au Golden Visa, ce dernier ne nécessite aucun investissement et n’offre pas de voie d’accès à la citoyenneté.
Tendances régionales
Le Portugal a déjà mis fin à son programme de visa doré en février 2023. Par ailleurs, la Grèce a récemment renforcé la réglementation de son propre programme, augmentant l’investissement requis jusqu’à 800 000 euros.
Une tension croissante sur le marché
La spéculation immobilière a engendré une tension sur le marché locatif, avec des prix moyens de location en augmentation constante. Cette situation a créé des difficultés pour les jeunes travailleurs confrontés à des salaires stagnants et à des coûts de logement prohibitifs. La fin du programme Golden Visa ne signifie pas pour autant un arrêt complet de l’attraction des investisseurs étrangers. L’introduction du visa pour nomades numériques offre une alternative sans investissement immobilier, tout en contribuant à dynamiser l’économie numérique du pays.
Voir aussi: Tout ce que vous devez savoir sur les récentes évolutions du Golden Visa en Grèce
Les impacts sur l’économie Espagnole avec la fin du Golden Visa
La fin du Programme Golden Visa aura des répercussions significatives sur l’économie espagnole, tant au niveau local que national. Voici quelques-uns de ces impacts :
1. Diminution des investissements étrangers :
La clôture du programme pourrait entraîner une diminution des investissements étrangers directs dans le secteur immobilier espagnol. Cela pourrait avoir un effet négatif sur les revenus provenant de ce secteur, ainsi que sur les emplois qui en dépendent.
2. Réajustement du marché immobilier :
Avec la fin du programme, le marché immobilier espagnol pourrait connaître une période d’ajustement. Les investisseurs étrangers représentaient une part importante des acheteurs potentiels, et leur retrait pourrait entraîner une baisse de la demande et, par conséquent, une baisse des prix de l’immobilier dans certaines régions.
3. Impact sur le secteur du bâtiment et de la construction :
La diminution de la demande d’investisseurs étrangers pourrait également avoir un impact sur le secteur du bâtiment et de la construction en Espagne. Moins d’investissements dans de nouveaux projets immobiliers pourraient entraîner une réduction de l’activité économique dans ce secteur et potentiellement des pertes d’emplois.
4. Effets indirects sur d’autres secteurs :
La baisse de l’activité dans le secteur immobilier pourrait également avoir des effets indirects sur d’autres secteurs de l’économie espagnole, tels que les services aux entreprises, le commerce de détail et la finance. Une diminution de l’activité dans ces secteurs pourrait entraîner une réduction de la croissance économique globale.
5. Nécessité de diversification :
La fin du Programme Golden Visa souligne la nécessité pour l’Espagne de diversifier son économie et de ne pas dépendre excessivement d’un seul secteur, comme l’immobilier. Il est crucial de développer d’autres secteurs économiques pour assurer une croissance durable et résiliente à long terme.
La fin du Programme Golden Visa en Espagne aura des répercussions importantes sur l’économie du pays, en particulier dans le secteur immobilier et les industries connexes. Il est essentiel pour le gouvernement et les acteurs économiques de prendre des mesures appropriées pour atténuer ces effets et encourager une transition vers une économie plus diversifiée et résiliente.
En conclusion, la décision de mettre fin au programme Golden Visa marque un tournant dans la politique immobilière espagnole. Notamment en visant à réduire la spéculation et à rendre le logement plus accessible pour les résidents nationaux, en particulier les jeunes.