En 2025, les prix du marché immobilier européen devraient augmenter modérément. Fitch Ratings prévoit une croissance des prix à un chiffre, grâce à une demande soutenue et une offre limitée. Les ménages bénéficient de la baisse du chômage, de la hausse des salaires réels et de la diminution de l’inflation, ce qui accroît leur pouvoir d’achat.
Orientation du marché immobilier européen en 2025
Les tendances actuelles laissent présager une stabilisation progressive des marchés immobiliers en Europe, malgré des disparités régionales.
Pays-Bas en tête
Les Pays-Bas se distinguent par une forte augmentation des prix, malgré un léger ralentissement par rapport aux années précédentes. En 2025, les prix devraient augmenter entre 8 % et 10 %, et entre 6 % et 8 % en 2026. L’offre reste insuffisante en raison des coûts élevés des matériaux et de la main-d’œuvre, tandis que la population croît et les ménages deviennent plus petits. Les programmes gouvernementaux pour les primo-accédants stimulent également la demande.
Espagne et Allemagne en croissance
En Espagne, les prix devraient augmenter de 4 % à 6 % en 2025 et de 5 % à 7 % en 2026. La confiance des consommateurs, due à la baisse des taux d’intérêt et de l’inflation, stimule la demande. Cependant, l’offre de nouveaux logements reste insuffisante.
En Allemagne, une hausse des prix de 2 % à 4 % est attendue pour 2025 et 2026. La croissance modérée des salaires limite l’accessibilité, mais l’augmentation des loyers rend l’achat plus attractif.
Royaume-Uni et Danemark stables
Au Royaume-Uni, une croissance modeste des prix de 2 % à 4 % est prévue pour 2025 et 2026. Les taux d’intérêt hypothécaires en baisse et un marché de l’emploi solide soutiennent cette tendance.
Au Danemark, les prix devraient également augmenter de 2 % à 4 %, grâce à une croissance modérée du revenu disponible et à des taux d’intérêt plus bas.
France et Italie en retrait
La France fait exception avec des prix en baisse en 2025, en raison des difficultés financières et de l’incertitude politique. Toutefois, une reprise pourrait commencer en 2026.
En Italie, les prix devraient augmenter de 0,5 % à 2,5 % en 2025 et 2026. La demande refroidie par des taux hypothécaires élevés limite la croissance. Fitch prévoit une baisse des taux à 2,5 % dans les deux prochaines années, mais ces taux resteront supérieurs aux niveaux d’avant 2022.
Incidences futures des prix de l’immobilier européen pour 2025/2026
La croissance modérée des prix pourrait améliorer l’accessibilité pour les ménages, tandis que les politiques gouvernementales continueront de jouer un rôle crucial. Toutefois, l’incertitude économique et politique reste un facteur à surveiller, notamment en France et en Italie. Les évolutions démographiques et les coûts de construction demeurent des éléments clés pour l’avenir du marché immobilier européen.
Vers une répartition inégale des dynamiques: les moteurs de la hausse des prix.
Les facteurs qui influencent la hausse des prix varient selon les pays, mais certains se retrouvent partout. Le déséquilibre entre l’offre et la demande reste le principal moteur. La construction peine à répondre aux besoins, notamment en raison des coûts élevés des matériaux et de la main-d’œuvre. Par ailleurs, les faibles taux de chômage, l’augmentation des salaires et la baisse progressive de l’inflation renforcent la capacité d’achat des ménages. Cependant, cette hausse des prix pourrait accentuer les inégalités, rendant certaines régions encore moins accessibles pour les nouveaux acquéreurs.
Les Pays-Bas, un laboratoire de la tension immobilière
Aux Pays-Bas, les pressions sur le marché immobilier deviennent emblématiques. La population croissante et la réduction de la taille moyenne des ménages intensifient la demande. Le soutien gouvernemental aux primo-accédants, bien que bénéfique pour ces derniers, pourrait paradoxalement exacerber la hausse des prix en alimentant davantage le déséquilibre. À terme, cette situation pourrait entraîner un effet domino sur les pays voisins, notamment la Belgique et le Luxembourg, où des dynamiques similaires se dessinent.
L’Espagne, un redémarrage sous conditions
En Espagne, le marché est porté par une confiance des consommateurs en hausse, grâce à une inflation maîtrisée et des taux d’intérêt favorables. Toutefois, l’insuffisance chronique de logements neufs pourrait limiter cette embellie. Si les promoteurs immobiliers ne parviennent pas à accélérer le rythme de la construction, une pression supplémentaire sur le marché de la revente pourrait s’installer, augmentant davantage les prix dans certaines grandes villes comme Madrid et Barcelone.
Allemagne et Royaume-Uni, entre stabilité et prudence
L’Allemagne maintient une croissance mesurée. Les loyers élevés poussent de nombreux locataires à envisager l’achat, renforçant la demande. Cependant, les coûts de financement encore élevés freinent une envolée des prix. De son côté, le Royaume-Uni reste prudent. La baisse progressive des taux hypothécaires devrait soutenir le marché, mais la conjoncture économique mondiale et les incertitudes post-Brexit continuent de peser sur les prévisions à long terme.
L’Italie et la France, sur des trajectoires fragiles
En Italie, les taux hypothécaires élevés refroidissent les ambitions des acheteurs. La majorité des transactions se concentre sur des biens anciens, ce qui freine la dynamique générale du marché. En France, la situation est encore plus complexe : incertitudes politiques, difficultés économiques et offre limitée empêchent une véritable reprise. Toutefois, 2026 pourrait marquer un tournant, si les mesures de soutien à la construction et les réformes du marché de l’emploi s’avèrent efficaces.
Perspectives à long terme du marché immobilier européen 2025
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Une polarisation accrue
L’Europe pourrait connaître une polarisation accrue des marchés immobiliers. Les pays avec des politiques proactives et des économies robustes (comme les Pays-Bas ou l’Allemagne) continueront d’attirer investisseurs et acquéreurs. En revanche, les régions plus fragiles, comme l’Italie ou certaines zones rurales de France, risquent de subir un ralentissement durable.
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L’impact des taux d’intérêt
La politique monétaire sera un facteur décisif. Une baisse significative des taux hypothécaires, attendue d’ici 2025-2026, pourrait redonner un élan aux marchés en difficulté. Cependant, elle pourrait aussi raviver la spéculation dans les zones déjà tendues, amplifiant les disparités régionales.
Voir aussi : Mise à jour de la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments (DPEB)
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Un tournant écologique
Enfin, la transition énergétique jouera un rôle croissant. Les réglementations européennes imposant des standards énergétiques élevés pour les logements pourraient influencer les prix, particulièrement dans les pays où le parc immobilier est ancien. Les propriétaires devront investir massivement dans la rénovation, ce qui pourrait limiter la disponibilité de biens abordables à court terme.
Conclusion
En 2025, le marché immobilier européen évoluera entre tensions locales et tendances globales. Si certains marchés, comme les Pays-Bas ou l’Espagne, continuent de croître, d’autres, comme la France et l’Italie, s’engagent sur des trajectoires plus fragiles. Les politiques publiques, l’évolution des taux d’intérêt et les défis écologiques détermineront l’avenir du secteur. Une chose est sûre : l’immobilier restera un baromètre clé des disparités économiques et sociales en Europe.