Le ministère de l’Économie vient de déclencher une vague d’indignation parmi les propriétaires français. Une mise à jour des fichiers du ministère de l’Économie va entraîner une hausse de la taxe foncière pour 7,4 millions de logements en 2026.
Une annonce controversée qui secoue les propriétaires français
Cette mesure, révélée discrètement par Bercy, concerne environ un quart des maisons et quinze pour cent des appartements en métropole. L’augmentation moyenne atteindra soixante-trois euros par logement touché, générant au total quatre cent soixante-six millions d’euros de recettes supplémentaires pour les collectivités locales.
La Direction générale des finances publiques justifie cette opération comme une nécessaire fiabilisation des bases foncières. Le calcul de la taxe foncière repose traditionnellement sur la surface du logement, mais aussi sur des critères de confort établis il y a plus de cinquante ans.
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L’eau courante ajoute virtuellement quatre mètres carrés à la surface imposable, une baignoire en ajoute cinq, les toilettes trois. Bercy estime que des millions de logements disposent désormais de ces équipements sans que leurs fichiers aient été actualisés depuis les années 1970.
Une procédure automatique qui fait grincer des dents
Le cabinet de la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, affirme qu’il s’agit d’une question d’efficacité et d’équité de l’impôt, que chacun paie selon le type de logement qu’il détient. L’administration fiscale procédera à une mise à jour automatique des données, sans nouvelle déclaration demandée aux propriétaires. Cette méthode suscite de vives critiques de la part des syndicats et associations de propriétaires.
Pourquoi augmenter la taxe foncière en 2026
Frédéric Scalbert, représentant de la CGT Finances publiques, dénonce une approche arbitraire. Justement, où le gouvernement spécule sur des équipements sans en avoir la preuve concrète. Corinne Jolly du site PAP questionne la légitimité de maintenir une taxe sur la présence de toilettes ou d’eau courante, considérant ces éléments comme des standards aujourd’hui. Elle appelle à une simplification radicale du calcul basée sur la surface plutôt que sur une estimation complexe de la qualité des logements.
Un revirement gouvernemental sous la pression politique
Face à la polémique, le gouvernement a rapidement changé de ton. La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré qu’un point d’étape serait réalisé d’ici quelques mois. Notamment en fonction de ce qui aura été constaté dans les mois qui suivront la mise en application. Elle reconnaît que l’exécutif entend l’inquiétude et le questionnement suscités par cette hausse d’impôt.
Cette annonce intervient après des critiques virulentes de l’opposition. Jordan Bardella a dénoncé la manière dont Bercy a essayé en catimini d’imposer cette mesure dans le dos de la représentation nationale. En l’occurrence, qualifiant l’opération de coup porté aux propriétaires français. Le président du Rassemblement national a appelé solennellement le Premier ministre Sébastien Lecornu à renoncer à cette mesure, déplorant que les propriétaires soient devenus les vaches à lait du gouvernement.
Des disparités régionales importantes et un contexte tendu
L’impact de cette réévaluation varie fortement selon les territoires. En Haute-Corse, plus de soixante pour cent des logements verront leur taxe augmenter, contre quarante-cinq pour cent en Corse-du-Sud et vingt-cinq pour cent à Paris. Cette hétérogénéité reflète les différences historiques dans la collecte des données cadastrales selon les départements.
Cette augmentation ciblée s’inscrit dans une tendance lourde qui pèse sur les propriétaires.
En dix ans, la taxe foncière a progressé de trente-sept pour cent, soit deux fois plus vite que l’inflation. Les propriétaires concernés recevront un courrier des services de Bercy pour les informer de cette évolution. Ceux dont les logements ne seraient réellement pas équipés des installations présumées pourront contester leur imposition et obtenir des dégrèvements correspondants.
Le contexte budgétaire explique en partie cette opération. Le projet de loi de finances 2026 prévoit plusieurs milliards d’économies pour les communes et départements. Cette manne fiscale supplémentaire tombe donc à point nommé pour les collectivités locales. En outre, même si elle alourdit encore la charge pesant sur les propriétaires français. Le gouvernement promet désormais un point d’étape pour évaluer la pertinence de cette mesure. Notamment, en marquant un possible recul face à la mobilisation politique et sociale.