18 juillet 2025
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La Moldavie, puissance montante de l’immobilier en Europe

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La Moldavie, petit pays enclavé entre la Roumanie et l’Ukraine, ne figurait pas jusqu’à récemment sur les cartes des investisseurs immobiliers internationaux. Pourtant, en 2025, elle s’impose comme l’un des marchés les plus dynamiques, rentables et surveillés du continent européen. Le pays, longtemps considéré comme l’un des plus pauvres d’Europe, opère une transformation radicale. En l’occurrence, stabilité politique renforcée, ouverture économique, fiscalité attractive et urbanisation rapide.

La mutation accélérée et silencieuse de la Moldavie

Derrière cette ascension fulgurante, un positionnement stratégique unique entre deux blocs : l’Union européenne et l’espace postsoviétique. Et surtout, une volonté politique de faire du foncier et de l’immobilier un levier prioritaire d’intégration européenne. À ce jeu, la Moldavie devance désormais plusieurs pays des Balkans et même certains marchés d’Europe centrale historiquement plus avancés.

Un marché immobilier jeune, en croissance rapide

Les prix de l’immobilier moldave ont connu une hausse de plus de 180 % depuis 2018 dans les principales villes comme Chișinău, Bălți ou Tiraspol. Pourtant, ils restent très compétitifs. En 2025, le prix moyen au mètre carré dans la capitale Chișinău oscille entre 900 et 1 200 euros, contre plus de 2 500 euros à Bucarest et près de 3 500 à Budapest.

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Ce différentiel attire les promoteurs étrangers à la recherche de marges élevées, notamment sur le neuf. Les taux de rentabilité locative dans les quartiers neufs de Chișinău dépassent les 9 %, un niveau presque introuvable ailleurs en Europe. Les locations de courte durée explosent, notamment grâce à l’essor du tourisme médical et des télétravailleurs étrangers.

De grandes enseignes de promotion venues de Turquie, de Pologne et des Émirats financent aujourd’hui des projets mixtes (résidentiel, tertiaire, commercial) à grande échelle. L’urbanisme s’inspire des standards occidentaux : quartiers fermés, smart buildings, immeubles éco-certifiés, coworking intégré, etc.

La Moldavie tend vers une politique fiscale et administrative favorable

La Moldavie applique un régime fiscal particulièrement favorable aux investisseurs étrangers. Le taux d’imposition sur les revenus locatifs est plafonné à 7 % pour les non-résidents. Aucun impôt sur la fortune immobilière. Les droits d’enregistrement et de mutation sont limités à 0,1 % de la valeur du bien. De plus, le pays a signé des accords de non-double imposition avec plus de 45 États, dont la France, la Belgique et les Émirats.

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S’ajoute à cela un processus d’achat très simplifié, souvent finalisable en moins de 30 jours, avec une digitalisation avancée des actes notariés et du cadastre. Le pays a adopté la blockchain pour sécuriser les titres fonciers dans certaines régions pilotes, notamment autour de Chișinău et Orhei.

Une croissance tirée par des vecteurs inattendus

Plusieurs facteurs convergents expliquent cette envolée immobilière. Tout d’abord, une diaspora massive, estimée à près d’un million de personnes sur une population locale de 2,5 millions, injecte chaque année plus d’un milliard d’euros dans le pays. Une part croissante de ces fonds est investie dans la pierre, en anticipation d’un retour au pays ou pour soutenir la famille locale.

Ensuite, la Moldavie a massivement développé son secteur IT. Des milliers de développeurs moldaves, formés localement ou revenus de l’étranger, travaillent désormais pour des entreprises européennes en télétravail. Cette population jeune et solvable alimente une demande soutenue de logements modernes, proches des hubs numériques de la capitale.

Voir aussi: Reprise immobilière en Europe en 2025, entre opportunités et défis

Enfin, le conflit russo-ukrainien a paradoxalement renforcé l’attractivité moldave. Le pays est perçu comme neutre, stable et pro-européen. Il accueille de nombreux Ukrainiens et Russes fortunés en quête de stabilité et de placement sécurisé, notamment dans l’immobilier résidentiel de haut standing.

L’infrastructure suit, les capitaux aussi

Depuis 2021, la Moldavie a lancé plus de 4 milliards d’euros de projets d’infrastructure, cofinancés par la Banque mondiale, la BERD, l’Union européenne et la Roumanie. Routes, autoroutes, tramways, lignes électriques intelligentes, aéroports régionaux, data centers : tout est pensé pour rendre le pays interconnecté et moderne.

Cela transforme rapidement la perception du territoire : les quartiers d’affaires de Chișinău prennent des airs de mini-Varsovie, et les zones rurales autour des grands axes se densifient à vue d’œil. Les hôtels de standing, les parcs d’activités et les zones franches se multiplient, avec des conditions d’implantation imbattables.

Un cadre légal tourné vers l’investisseur

La Moldavie a adopté en 2023 une loi sur les “zones immobilières à attractivité renforcée”, un dispositif qui permet l’acquisition de terrains à vocation résidentielle ou commerciale avec des incitations spécifiques : exonérations, simplifications, et bonus de densité pour les projets verts ou mixtes.

De plus, la réforme du Code foncier a levé plusieurs restrictions sur la propriété étrangère, y compris en zones agricoles sous certaines conditions. Cette flexibilité attire aussi les projets de type “agritourisme” ou “écoquartier” en périphérie des villes, aujourd’hui très prisés.

Le principal concurrent de la Moldavie s’appelle l’Albanie

Sur ce terrain, un pays rivalise avec la Moldavie : l’Albanie. Tirana en particulier. Depuis cinq ans, elle attire massivement les promoteurs italiens, kosovars, turcs et émiratis. L’immobilier y explose, notamment dans les zones touristiques comme Durrës, Vlorë ou Sarandë. Les prix y restent abordables (entre 1 200 et 1 800 €/m²) mais en forte hausse.

L’Albanie joue aussi la carte du tourisme et de la mer, avec une stratégie très offensive sur les résidences secondaires pour Européens et expatriés. Le pays mise également sur la diaspora et l’intégration à l’UE, tout en attirant les capitaux arabes.

Mais la Moldavie se différencie par son urbanisation dense, son poids du résidentiel long terme et la structure légale plus orientée vers l’investisseur numérique et tech. Tirana attire le tourisme. Chișinău attire les capitaux productifs.

Extrapolation à horizon 2030

D’ici 2030, la Moldavie pourrait intégrer l’Union européenne. Ce scénario, désormais plausible, ferait bondir les prix immobiliers de 30 à 50 % en quelques années selon les analystes de Knight Frank et CBRE. Le foncier deviendrait alors stratégique pour les investisseurs à long terme.

En parallèle, la tokenisation des actifs immobiliers moldaves – déjà en expérimentation à petite échelle – pourrait s’étendre à tout le territoire. Cela permettrait des investissements fractionnés en blockchain, compatibles avec la finance décentralisée (DeFi), attirant un nouveau type d’investisseurs.

Enfin, avec l’épuisement progressif du foncier bon marché dans les grandes capitales d’Europe centrale, la Moldavie pourrait devenir le “dernier eldorado” foncier du continent, avec une croissance stable, un rendement élevé et une stabilité politique renforcée.

Conclusion

La Moldavie, grâce à une combinaison unique de politique volontariste, d’attractivité fiscale, de modernisation rapide et de soutien international, est en train de s’imposer comme un leader des investissements immobiliers en Europe. Face à elle, l’Albanie représente un concurrent sérieux, mais moins structuré à long terme. Pour les investisseurs avisés, le pari moldave devient une évidence.

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